Il se passe quelque chose de profond du côté des Antilles françaises en matière de jazz, et Arnaud Dolmen en est l’une des plus remarquables expressions. Entendu avec le saxophoniste Jacques Schwarz-Bart, la flûtiste Naissam Jalal ou le chanteur David Linx, ce batteur appartient à une génération trentenaire de musiciens qui, à l’exemple de ses cousins de la Caraïbe cubains ou portoricains, cherche à concilier une culture rythmique pluriséculaire avec le langage du jazz le plus contemporain. Pas étonnant que l’on pense à Dafnis Prieto ou à Miguel Zenon en écoutant sa musique : elle participe d’un même élan qui vise à activer des cellules rythmiques traditionnelles au cœur même du jazz le plus vif, à engager ses racines sans tomber dans le folklorisme, en évitant à tout prix les clichés exotiques.